La performance énergétique est au cœur des préoccupations de chacun. Lancé en 2007, le concept de maison passive répond à la volonté de réduire au maximum la consommation d’énergie d’un logement. Si le concept attire de plus en plus d’adeptes, quels avantages apporte la construction passive et à qui s’adresse-t-elle ?
Le fonctionnement d’une maison passive
La notion de maison passive est basée sur un chauffage principal autonome du logement. L’habitation est construite de manière à recycler la chaleur naturellement produite par ses occupants et les différents appareils électriques utilisés, pour le chauffage. Pour optimiser le confort, elle profite également de l’énergie solaire. En ce sens, un logement passif est conçu de manière à supprimer les ponts thermiques, à savoir les parties mal isolées dans la structure du bâtiment qui favorisent les déperditions de chaleur.
Tous les éléments de la maison : murs, sols et ouvertures (portes et fenêtres), doivent bénéficier d’une isolation optimale, quels que soit le type de matériaux utilisés. Pour capter et conserver l’énergie solaire, ce type de construction est généralement orienté au sud. On concentre les ouvertures sur cette façade, tout en limitant les fenêtres du côté nord.
Si elle dépend en grande partie de son niveau d’isolation, une maison passive ne néglige pas l’aération. Elle intègre la plupart du temps une ventilation double flux. Doté d’un échangeur de chaleur, ce genre de dispositif d’aération mécanique réchauffe l’air entrant grâce la chaleur produite par l’air sortant et qui est partiellement récupérée.
Un logement doit répondre à certains critères pour prétendre à une construction passive. Sa consommation annuelle en chauffage reste en-dessous de 15 kWh/m². Sa consommation énergétique annuelle (énergie primaire) ne dépasse pas 120 kWh/m², incluant l’alimentation des appareils électriques et tout autre usage de l’habitation. Elle présente une étanchéité à l'air inférieure à 0,6/h, ou plus simplement de l’absence de passages et de fuites d’air.
Les avantages de la maison passive
Malgré des aménagements qui peuvent sembler contraignants, une maison passive offre un grand confort. Elle est étudiée pour garantir le maintien d’une température agréable en toute saison. Elle doit pour cela, présenter une limitation de surchauffe inférieure à 10% chaque année. En pratique, cela signifie que les pics de température de plus de 25°C correspondent à moins de 10% des jours/an.
Une habitation passive se différencie d’un logement classique pour sa grande efficience énergétique. Elle est d’ailleurs plus performante qu’un bâtiment basse consommation. En moyenne, elle consomme deux fois moins qu’une maison bbc. Elle permet donc de réaliser des économies significatives sur la facture d’énergie. Une maison passive contribue à réduire jusqu’à 90% ses dépenses en chauffage, selon sa conception et le type d’isolation dont elle bénéficie. En cela, un logement passif peut être assimilé à un logement à énergie positive.
Utilisant uniquement les énergies renouvelables, une maison passive a un impact très faible sur l’environnement. Elle est nettement moins polluante qu’un logement classique qui utilise traditionnellement des énergies fossiles comme le gaz ou le fioul, dans les limites définies par la norme RT 2012, pour le chauffage.
Coût d'une maison passive
La plupart des maisons passives sont réalisées en bois, un matériau naturel et écologique par excellence. Le bois utilisé pour la charpente, l’ossature et les parois est issu de la production durable. Néanmoins, toutes les maison bois ne répondent pas systématiquement aux critères de la construction passive.
Un habitat passif ne nécessite pas une technique prérequise ou l’utilisation de matériaux spécifiques. Ainsi, elle ne se limite pas aux logements neufs. Il est possible de rénover un ancien bâtiment en béton ou dotée une structure métallique, par exemple. Les logements passifs conviennent à toutes les régions. En fonction des tendances des températures, L’architecte peut s’inspirer d’une conception bioclimatique afin de s’adapter aux températures locales.
Une maison passive requiert un investissement plus élevé par rapport à un logement traditionnel. Le coût des travaux dépasse en moyenne de 20% d’une construction standard. Cela s’explique entre autres par la qualité et la nature des matériaux utilisés. On préconise par exemple l’utilisation d’un triple vitrage pour l’ensemble des fenêtres de la maison afin d’optimiser son isolation. Les murs sont aussi plus épais pour permettre de renforcer l’isolation.
Un logement passif prend également en charge des équipements et électroménagers présentant une efficience énergétique élevée. Pour réduire les coûts, bon nombre d’architectes recommandent notamment de réduire la surface de la maison sans pour autant nuire au confort des habitants. Cela permet de limiter les besoins en isolation du bâtiment.
En outre, une étude thermique complète dont le montant peut s’élever jusqu’à 2000 €, est indispensable avant de lancer les travaux.
Néanmoins, la faible consommation d’énergie nécessaire au fonctionnement du logement aide à amortir rapidement l’investissement initial.